Tout allait bien (ou presque) dans le meilleur des mondes puis, début 2023, on nous parle soudainement d’inflation et voilà que maintenant on nous parle de récession !
Rappel, qu’est-ce que l’inflation ?
L’inflation est l‘augmentation générale et durable des prix, des biens et services dans une économie entraînant une diminution du pouvoir d’achat de la monnaie. Nous vous en disions plus dans un précédent article « qu’est-ce que l’inflation« .
Qu’est-ce que la récession ?
La récession est une phase du cycle économique caractérisée par une baisse de l’activité économique d’un pays sur une période prolongée. Plus précisément, on parle de récession lorsque le produit intérieur brut (PIB) d’un pays diminue pendant au moins deux trimestres consécutifs.
Le ralentissement de la demande, la baisse de la production et l’augmentation du chômage sont des indicateurs typiques de la récession.
Le Produit Intérieur Brut (PIB) est un indicateur économique qui mesure la valeur totale de tous les biens et services produits dans un pays sur une période donnée, généralement une année ou un trimestre, reflétant ainsi la performance économique d’un pays.
La France a déjà connu plusieurs récessions ce dernier siècle :
- Récession des années 1930 : la Grande Dépression avec le krach boursier de 1929 appelé le « Jeudi noir ».
- Récession des années 1970 : exacerbée par les chocs pétroliers de 1973 et 1979.
- Récession des années 1990 : due en partie aux répercussions de la récession mondiale et aux défis structurels internes.
- Récession de 2008-2009 : La crise financière mondiale dites des « subprimes ».
- Récession liée à la COVID-19.
Les mécanismes qui entrainent une récession
Lorsque l’inflation est élevée, elle réduit le pouvoir d’achat des consommateurs car les salaires ne suivent pas nécessairement la même cadence que la hausse des prix. Cela conduit à une baisse de la consommation, qui est l’un des principaux moteurs de la croissance économique. En 2023, le taux moyen d’inflation en France a été de 4,9 % bien que les prix des aliments aient atteint une hausse de 11,8 %.
Pour combattre l’inflation, les banques centrales, comme la Banque centrale européenne (BCE) ou la Réserve fédérale américaine (Fed), augmentent les taux d’intérêt. Cette action rend l’emprunt plus coûteux pour les entreprises et les ménages, freinant ainsi l’investissement et les dépenses de consommation. Moins de dépenses et d’investissements ralentissent, là encore, l’activité économique. En 2023, la BCE a relevé ses taux directeurs à plusieurs reprises, atteignant 4,25 % en juillet 2023. C’était l’une des hausses les plus agressives de son histoire récente, visant à combattre une inflation persistante dans la zone euro.
Face à des taux d’intérêt plus élevés, les entreprises réduisent leurs investissements et embauchent moins de personnel, ce qui peut mener à une augmentation du chômage. Les réductions d’investissements impactent la production, et la baisse de l’emploi réduit encore davantage la consommation et donc, encore une fois, la croissance économique. Le taux de chômage en France était de 7.1% en 2022 et 7.5% en 2023. L’inflation peut donc conduire à une baisse de la croissance économique et donc à une récession.
La France va-t-elle rentrée en récession ?
L’inflation ne conduit pas inévitablement à une récession, mais elle augmente les défis économiques et nécessite des réponses politiques précises. La clé réside dans la capacité des autorités à équilibrer la lutte contre l’inflation tout en soutenant l’activité économique. Les effets dépendent donc largement de la gestion des politiques monétaires et budgétaires ainsi que de la résilience structurelle de l’économie.
Ironiquement, une récession peut contribuer à ralentir l’inflation (désinflation) car la demande globale diminue. Cependant, si la récession persiste, cela peut entraîner une déflation, où les prix baissent de manière généralisée, ce qui peut être tout aussi problématique pour l’économie. Mais ne nous alarmons pas, nous n’en sommes pas là.
La désinflation désigne le ralentissement du taux d’inflation. Contrairement à une diminution de l’inflation (où le taux lui-même baisse), la désinflation implique que les prix continuent d’augmenter, mais à un rythme plus lent que précédemment.
La déflation est une baisse générale et persistante des prix des biens et services dans une économie. Contrairement à l’inflation, où les prix augmentent, la déflation signifie que le pouvoir d’achat de la monnaie augmente, car les biens et services deviennent moins chers. Ce qui peut sembler positif de prime abord mais si les biens et services sont bien moins onéreux cela entraine une diminution des revenus des entreprises, des réductions d’emplois et des problèmes pour les emprunteurs…
Le passage de l’inflation à la récession est donc souvent une conséquence directe des mesures prises pour contrôler les prix, mais il est influencé par de nombreux autres facteurs économiques et comportementaux.
Actuellement, la France ne semble pas sur le point de tomber en récession, mais elle fait face à une période de faible croissance économique et de risques accrus. Les prévisions indiquent que le PIB devrait croître de seulement 0,7 % en 2024, ce qui montre une stagnation plutôt qu’une contraction franche de l’économie.
Les politiques économiques devront être soigneusement gérées pour éviter que cette stagnation ne se transforme en récession.
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